Les dernières avancées médicales dans la lutte contre le cancer du sein

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Le congrès international de la Société américaine d’oncologie a eu lieu en juin 2023. Au cours de congrès, des chercheurs du monde entier ont dévoilé les tout derniers traitements potentiels contre le cancer. Parmi les révélations marquantes de cette année, on trouve une pilule susceptible de considérablement réduire les décès dus au cancer du poumon, un vaccin à ARN messager personnalisé visant à prévenir le cancer du pancréas, et la validation de l’efficacité des thérapies hormonales « combinées » ou « optimisées » dans la lutte contre le cancer du sein.

Les hormonothérapies combinées

Dans la lutte contre le cancer du sein, la meilleure approche optimale repose sur les « thérapies hormonales combinées » ou « optimisées ». Le principe de cette méthode est d’intensifier l’efficacité de la thérapie hormonale, un traitement nettement moins agressif que la chimiothérapie. Pour maximiser cette efficacité, l’utilisation d’un inhibiteur de cyclines est mise en œuvre, visant à cibler deux protéines (CDK4 et CDK6) influant sur la croissance des cellules cancéreuses. En d’autres termes, cette approche associe l’hormonothérapie à un amplificateur afin de ralentir la progression des cellules cancéreuses et de réduire leur résistance.

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Selon les premiers résultats d’une étude clinique, le ribociclib, un inhibiteur de CDK 4/6, réduit le risque de récidive de 25 % chez les patientes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce. Ce traitement est déjà utilisé pour le cancer du sein le plus fréquent à un stade avancé.

Dans une autre présentation, le Dr Etienne Brain, oncologue à l’Institut Curie et spécialiste des cancers chez les personnes âgées, a démontré l’efficacité et surtout la sécurité de la thérapie hormonale combinée, en utilisant un autre inhibiteur appelé palbociclib, chez les patientes de plus de 70 ans.

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Un vaccin personnalisé en bonne voie pour le cancer du pancréas

Le développement de ces vaccins suscite un regain d’espoir dans le contexte du cancer du pancréas, une maladie dont le taux de survie pour les personnes diagnostiquées ne dépasse pas 5 % sur une durée de 5 ans.

Ce vaccin, basé sur la technologie de l’ARN messager « personnalisé », a pour objectif de renforcer l’immunité des patients. Bien que cette technologie soit devenue publique pendant la pandémie de Covid-19, elle peut également être adaptée à d’autres maladies présentant des mutations fréquentes. L’ARN messager est adapté individuellement en intégrant les cellules tumorales de chaque patient, puis il est administré sous forme de vaccin.

Les résultats préliminaires sont encourageants : le sérum a réussi à stimuler le système immunitaire chez la moitié des patients testés. Cependant, deux phases supplémentaires doivent encore être validées avant toute éventuelle autorisation de mise sur le marché par les autorités sanitaires.

Une pilule contre le cancer du poumon

Le cancer du poumon est la forme de cancer la plus meurtrière, causant environ 1,8 million de décès chaque année dans le monde. En France, il est responsable d’environ 23 000 décès chez les hommes et 10 000 chez les femmes annuellement, selon les statistiques de Santé publique France. Ces chiffres alarmants pourraient être considérablement réduits grâce à l’osimertinib, commercialisé sous le nom de Tagrisso, un médicament mis au point par le laboratoire AstraZeneca.

Avec une période de suivi de cinq ans, ce comprimé, administré quotidiennement, parfois en complément de la chimiothérapie, aux patients atteints de cancers opérables, a réduit de moitié le taux de mortalité, d’après les résultats d’un essai clinique.